Construction en ossature bois
Nous allons poursuivre le récit de la construction en ossature bois d’une maison de plein pied que nous avions vu ici .
L’assemblage des murs
Différentes techniques de construction en ossature bois
il existe 4 façons principales de construire une maison en ossature bois.
1. la construction en 3D
il s’agit ici de construire en usine des modules complets en 3 dimensions (plancher-murs et plafonds) le plus abouti possible. En général ces modules contiennent la structure, les menuiseries, mais aussi le bardage, l’étanchéité à l’air et à l’eau, des finitions intérieures… Cette technique permet le pré-usinage le plus complet possible et dans le principe un gain de temps et d’argent car il peut y avoir une automatisation, une industrialisation et une standardisation très poussée de la construction. Les inconvénients de cette technique réside dans la standardisation (il y a souvent un air de déjà vu et une faible adaptation de l’architecture au terrain), dans les jonctions entre les modules (justifications esthétiques..) et surtout dans la logistique (il faut de la place pour transporter tout cela et monter avec une grue..). Cette solution permet un hors d’eau, hors d’air dans la journée.
2. la construction en 2D
Là aussi, l’idée est d’avancer le plus possible la construction en atelier (ou l’on est au sec, avec beaucoup d’outillages…). Au lieu de construire une « boite 3D », on va assembler dans cette technique des murs, des planchers…. Ces éléments en 2 dimensions sont ensuite transportés et assemblés sur le chantier pour reconstituer la maison. C’est une solution intermédiaire qui minimise les problèmes d’accès et de transport (sans les annuler totalement) et qui permet de réaliser le chantier hors d’eau, hors d’air en moins d’une semaine.
3. La construction modulaire
Il est ici question d’apporter sur le chantier des éléments, des parties de murs. Ces éléments préparés en atelier par des robots de coupe (type K2 et K3) sont identifiés, repérés et prêts au montage. Il n’y a donc pas de coupe et le chantier devient juste un enchainement d’assemblage suivant un plan d’exécution pré-défini. Ce mode de travail conjugue les avantages d’une pré-industrialisation avec la rapidité d’exécution et la précision des assemblages sans avoir de contraintes d’accès sur le terrain (pas de transports lourds, pas forcement de grue, pas besoin de beaucoup de place .. ). Un chantier dans ces conditions est généralement hors d’eau et hors d’air en 2 semaines.
4. La construction à façon
C’est le mode de construction artisanal, traditionnel. Un ou plusieurs artisans coupent et assemblent directement sur le chantier tous les éléments nécessaires à l’édification de la maison à partir d’un simple stock de bois. Cela nécessite du temps et une grande attention et technicité de la part des compagnons bâtisseurs puis qu’ils sont tout à la fois les exécutants, les monteurs et les contrôleurs. cela nécessite également d’avoir beaucoup d’outillages sur le chantier. Dans cette forme de construction en ossature bois le stade du hors d’eau et hors d’air est atteint entre un et 3 mois.
Chez Maison bois coté sud nous travaillons avec les 2 techniques intermédiaires qui nous apportent suffisamment de précision dans l’exécution et le montage tout en nous préservant des grosses problématiques de transport. En effet, nos maisons sont toujours uniques et une pré-coupe nous permet d’être rapides dur le chantier, mais en Provence les terrains sont de plus en plus rares et difficiles d’accès .. Il est parfois difficile d’arriver au pied de la futur maison avec un petit camion, ce qui rend la construction 3 D impensable et bien souvent même la 2 D difficile.
Alors pour travailler rapidement, dans de belles conditions techniques sur des terrains éloignés de grands axes, nous construisons comme dans ce chantier nos maisons par éléments modulaires.
Construction d’un mur
Après avoir réalisé la pose des lisses de sol, nous devons procéder au montage des murs en bois de la maison. Cette opération commence par un repérage des bois préparés par l’usine. Chacun des bois est repéré par une étiquette. Sur cette étiquette est mentionné
- le nom du chantier
- le numéro du mur pour lequel cet élément sera utile
- le numéro de rang ou de place de ce bois dans le mur
- un code de production machine (code Cadwork)
- parfois dans de gros chantiers un positionnement initial sur le chantier (ex : étage ou annexe..)
Ensuite nous étudions le plan d’ensemble de la maison pour voir les spécificités (assemblages particuliers, poteaux de renfort, réservation, renforts de charges… ). Ce plan d’ensemble est décliné en une série de plans (1 plan par mur, 1 mur pour chaque plan). Ces plans de montage sont disposés sur chaque lisse de sol, qui est numérotée et marquée sur la dalle pour plus de sécurité.
Nous procédons ensuite à l’assemblage du premier mur. Un montage à blanc se réalise sur le sol, à l’horizontal. Les bois nécessaires sont rassemblés, puis agencés pour prendre la forme de la future structure. Ces bois sont ensuite emboités les uns dans les autres (des encoches d’assemblage sont positionnées sur les bois par le robot de coupe à l’usine, ce qui nous permet de réaliser sur le chantier :
- un assemblage rapide –on ne cherche, ni ne mesure la position des bois-,
- un assemblage précis –chaque position prévue est pré-coupée au mm près–
- un assemblage solide et durable -avant même le vissage, les bois sont solidarisés par ces encoches–
Nous vérifions ensuite si les dimensions et les équerrages du plan sont identiques à celles que nous mesurons sur le mur. Enfin, nous solidifions l’ensemble par un vissage de tous les bois.
Le mur ainsi constitué va pouvoir être « levé ».
Dressage des murs :
Le premier mur est ensuite positionné à la verticale, puis implanté sur la lisse de sol lui correspondant (le mur 1 sur la lisse 1….).
Nous vérifions son implantation, sa verticalité et son horizontalité avant de le fixer définitivement sur la lisse à l’aide de vis. Dés que le premier mur est en place, nous allons le caler provisoirement avec des contreforts pour éviter tout mouvement dû au vent. Alors nous pourrons débuter le montage, puis le dressage du second mur (qui sera un mur perpendiculaire au premier, afin de pouvoir les solidariser ensemble et par là-même, rigidifier la structure.
Mur, après mur, la maison va ainsi sortir de terre, pour faire apparaître l’ensemble de la structure porteuse (certain l’appelle le squelette) de l’ossature bois.
Contreventement de la structure :
Une fois que la structure, l’ossature de la maison est en place il faut la contreventer. en effet si l’ensemble des membrures en bois peuvent reprendre des charges verticales énormes (en gros elles vont transférer au sol le poids des étages de la maison, ses planchers, les habitants, la toiture, la neige….) elle ne peut pas résister efficacement contre un mouvement horizontal. Les mouvement horizontaux pour une maison, c’est principalement les vents, mais aussi un tremblement de terre. Pour consolider notre structure, nous allons visser et clouer sur les montants verticaux et les lisses un panneau structurant.
Vous pouvez faire vous même cette même expérience. Prenez un cadre photo et tentez de le déformer en appuyant dessus et sur les cotés. il reste stable ! Maintenant, retirez le verre du cadre et faites la même chose … Voilà, vous savez exactement ce qu’est le contreventement !!
Pour nous adapter à notre climat, nous avons choisi de contreventer nos maisons avec un panneau de fibre de bois hautement compressé nommé DWD. Ce panneau permet de contreventer mais aussi de laisser respirer la maison et la structure, d’inhiber une part des ponts thermiques et surtout d’augmenter grandement l’inertie thermique de nos maisons. Cet inertie améliore de façon importante le confort d’été des maisons.
Voici pour les grandes étapes de la construction des murs d’une maison en ossature bois.